Gaza : survivre au quotidien, mourir en silence.

Gaza : survivre au quotidien, mourir en silence.

Publié: 2 semaines de cela

Par Wilcox TOYO, Psychologue/Journaliste | Octobre 2025 | Port-au-Prince, Haïti. —

Alors que le monde se berce encore dans ses illusions de paix, Gaza agonise. Lentement, méthodiquement, sous le fracas des bombes et le silence des consciences.

Ce petit territoire, devenu le symbole de l’enfermement humain, n’est plus qu’une plaie béante sur la peau lisse du monde. Là-bas, des mères accouchent au milieu des décombres, des enfants apprennent à courir entre les ruines, et des familles entières s’effondrent dans le désespoir.

Ce n’est plus une guerre : c’est un effacement.

Ce n’est plus une riposte : c’est un GÉNOCIDE.

Quand la loi parle et que la raison se tait

La Convention sur le génocide de 1948 ne laisse place à aucune ambiguïté : il s’agit d’actes commis avec l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux.

Ce que Gaza endure dépasse aujourd’hui tout cadre militaire :

            •          famine orchestrée,

            •          bombardements systématiques sur des civils,

            •          destructions massives d’hôpitaux, d’écoles, de routes,

            •          blocus total privant la population d’eau, d’électricité et de secours.

Selon Middle East Eye, le 26 mai dernier, une trentaine de Palestiniens.nes dont 18 enfants ont été tués dans un bombardement israélien visant une école qui abritait des déplacés. La plupart ont été brûlés vifs.

Les organisations internationales Amnesty International, Human Rights Watch, les experts de l’ONU dénoncent des éléments clairs d’un GÉNOCIDE en cours. Lorsque l’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de Justice, celle-ci a reconnu un risque plausible de GÉNOCIDE, imposant à Israël des mesures de prévention. Mais sur le terrain, les ordonnances du droit se perdent dans le bruit des explosions.

L’indifférence du monde : une complicité diplomatique

Le silence des grandes puissances (le G7 par exemple) résonne comme une approbation. Ceux qui se proclament défenseurs des droits humains continuent de fournir des armes et de protéger Israël de toute sanction.

La tragédie humiliante de Gaza est devenue le miroir de notre hypocrisie collective. Un test moral que l’humanité échoue un peu plus chaque jour.

Car laisser un peuple mourir de faim et de feu sous prétexte de légitime défense, c’est anéantir la dernière valeur qui fonde notre humanité : LA COMPASSION.

L’impunité alimente la haine, et cette haine engendre des guerres sans fin. Le cycle infernal de la violence ne cessera pas tant que la justice internationale restera une promesse sans courage. Ce n’est pas seulement Gaza qu’on assassine : c’est LE DROIT, LA MORALE, et LA DIGNITÉ HUMAINE.

Nommer le crime pour ne pas le répéter

Dire « GÉNOCIDE », ce n’est pas une exagération politique. C’est nommer un crime dont les preuves sont visibles à l’œil nu.

Les dirigeants qui ordonnent, justifient ou couvrent ces actes devront un jour rendre des comptes non seulement devant les tribunaux, mais devant la mémoire universelle.

L’Histoire est impitoyable : elle finit toujours par juger ceux qui ont choisi le silence au moment du mal absolu. « Plus jamais ça », disaient nos aînés après les camps de la mort. Et pourtant, voici Gaza : la honte du XXIᵉ siècle.

Notre responsabilité en tant que témoins

Chefs d’État, journalistes, artistes, citoyens, croyants ou non : nous avons tous un devoir de parole.

Rester neutre face à un crime, c’est choisir le camp du bourreau. Les voix qui s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer le massacre ne sont pas partisanes : elles sont humaines.

La véritable paix ne naîtra pas du mensonge diplomatique, mais du courage et de la vérité. Et cette vérité, ici, porte un nom que beaucoup refusent encore de prononcer : GÉNOCIDE.

Gaza et Haïti : deux visages d’une même tragédie humaine

À Gaza, des civils meurent sous les bombes. À Haïti, un peuple s’éteint sous la faim, la peur et la négligence.

Deux mondes différents, une même souffrance : celle d’un peuple laissé sans protection, livré à l’injustice et à l’indifférence mondiale.

À Gaza, les bombes tuent en un instant. À Haïti, le chaos tue lentement. Mais dans les deux cas, ce sont les plus vulnérables qui paient le prix des ambitions politiques des puissants.

Le silence d’Haïti face à Gaza est une blessure pour son histoire. La première nation libre du monde, celle qui osa dire non à l’ESCLAVAGE, reste aujourd’hui muette face à un autre massacre.

Ce silence trahit l’héritage de Dessalines, de Toussaint Louverture, et de tous ceux qui ont fait d’Haïti un symbole de résistance universelle.

Le monde attend la voix d’Haïti, non pas pour condamner avec arrogance, mais pour rappeler que la LIBERTÉ ne se divise pas.

Gaza, c’est aussi Haïti : deux peuples placés du côté de la souffrance, mais aussi du côté de la DIGNITÉ.

Se taire, c’est mourir deux fois : une fois dans son corps, et une autre dans sa conscience.

Gaza : l’enfer sur terre, miroir de notre conscience

Au-delà des discours et des larmes, le monde a besoin d’une justice réelle, d’une solidarité éclairée, et d’une humanité sans frontières.

Chaque enfant de Gaza ou d’Haïti qui perd la vie emporte avec lui une part de nous-mêmes. Tant que ces peuples seront privés de vie, de pain et de liberté, aucun drapeau ne flottera dignement au vent de la civilisation.

Gaza et Haïti ne demandent pas notre pitié. Elles exigent notre CONSCIENCE.

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